Hommage au Professeur Joseph Désir (7 mars 1935 – 20 décembre 2011) :

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Un Grand Haïtien de notre temps.

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Le regretté éminent professeur Joseph Désir (Djo Désir), ancien professeur de Littérature Haïtienne et de Littérature Française est l’un des grands Haïtiens de notre temps. Il apporté une grande contribution à l’éducation dans son pays comme professeur, comme directeur d’école et comme ministre de l’Éducation Nationale.

Joseph Désir était né à la Croix-des-Bouquets le 7 mars 1935 et était toujours très fier de ses origines Haïtiennes et comme fils de la Croix-des-Bouquets. Malgré l’élévation de son statut social, il était toujours resté égal à lui-même. Très fier de son origine comme fils de paysan (pitit peyizan oswa pitit sòyèt), Maitre Désir s’était toujours rappelé de la citation célèbre du politicien activiste Jamaïcain Marcus Mosiah Garvey Jr. (17 août 1887 – 10 juin 1940) : « Un peuple qui ne connaît pas son passé, ses origines et sa culture ressemble à un arbre sans racines ». Il a commencé dans l’enseignement en l’année 1960 et a passé plus de 50 ans dans la formation des étudiants (es) de son pays Haïti. Il avait toujours considéré sa profession d’éducateur comme une vocation. Il était un étudiant très brillant et avait fait ses études secondaires au Lycée Alexandre Pétion à Port-au-Prince. Par la suite, il a étudié le droit à la faculté de Droit de Port-au-Prince et est allé à l’École Normale Supérieure afin de réaliser l’un de ses rêves les plus chers, celui de devenir l’un des plus grands professeurs de belles lettres.

Maitre Désir était un grand passionné de l’éducation. Il avait sillonné comme professeur le Lycée Alexandre Pétion de Port-au-Prince, le Petit Séminaire Collège Saint Martial, l’École Normale Supérieure et plusieurs collèges de Port-au-Prince pour dispenser des cours de Littérature Française et de Littérature Haïtienne. Il était aussi l’un des directeurs fondateurs du Collège Les Normaliens Réunis et le directeur fondateur du Collège La Renaissance qui a déjà 45 ans d’existence. Il commençait à dispenser des cours du lundi au vendredi de 7:00res du matin  jusqu’à 9 heures du soir. Il donnait des cours même les samedis dans la matinée et dans l’après-midi. C’était toujours un grand plaisir pour lui de rencontrer tous les samedis après-midi pendant l’année académique les élèves de la classe de rhéto des Lycées, des écoles Congréganistes et d’autres Collèges de Port-au-Prince dans son école le Collège La Renaissance pour des cours de Littérature Française et de Littérature Haïtienne. Les élèves de Rhéto ou des candidats et Candidates aux examens officiels de Baccalauréat de première partie venaient d’un peu partout et même de la commune de la Croix-des-Bouquets pour assister au cours de littérature du professeur Désir du samedi après-midi afin de mieux se préparer pour les examens officiels de Baccalauréat de 1ère partie.

Le professeur Désir était un Haïtien très généreux, se souciait beaucoup de l’éducation de ses élèves et n’hésitait jamais à partager ses expériences de vie personnelle et son argent avec ses étudiants (es) afin de les aider à devenir d’honnêtes citoyen (ne)s pour leur famille, pour leur pays Haïti et pour le monde. Les anciens élèves qui suivent à la lettre la formation reçue du professeur Désir sont des citoyens du monde et doivent être une grande fierté pour Haïti, partout. Professeur Désir invitait toujours ses élèves à ne jamais baisser le bras car il avait toujours pris en exemple le poème Les 10 Hommes Noirs du grand poète Etzer Vilaire. Ce long poème est un événement littéraire sans précédent et représente le procès-verbal de l’âme d’une génération où le souffle de la grande poésie.

Maitre Désir nous disait toujours que la leçon ou la morale que nous pouvons tirer de ce poème est la suivante : « la vie est triste mais elle est grande aussi. Le désespoir n’est jamais la solution et le découragement est seulement une démission. Malgré les difficultés, il faut continuer à risquer et aller au large ». Le cours du professeur Désir était toujours un moment d’échange entre lui et ses élèves. Il invitait toujours ses élèves à l’aider à trouver la réponse à ses questions : Est-ce que la misère, la faim et les grandes souffrances sont des signes d’échec ? Peut-on accepter la fatalité et de se condamner tant on n’a pas tout essayé ou tenté ?

Professeur Désir avait toujours enseigné à ses élèves dans son cours de Littérature Haïtienne sur les poètes mélancoliques ou tourmentés par le drame de la vie comme Corriolan Ardouin, Etzer Vilaire etc: « Les douleurs de l’âme et les questions existentialistes ne sont pas uniquement  l’apanage des pauvres ». Je n’oublierai jamais les cours de Maitre Désir sur les romanciers Haïtiens : Frédéric Marcelin, Fernand Hibbert, Justin Lhérisson et Antoine Innocent, considérés comme des Pères du Romantisme haïtien. Il avait toujours pris le soin d’enseigner à ses étudiants que la poésie de 1804 à 1900 a joué un grand rôle dans la littérature de notre pays ou dans le champ littéraire haïtien. Il continuait pour dire à ses étudiants qu’il a fallu attendre jusqu’au début du 20ème siècle pour assister à la naissance du Romantisme haïtien avec Frédéric Marcelin (1871-1917) qui avait publié son premier roman Thémistocle-Épaminondas Labasterre (1901) qui avait suscité de vives polémiques en Haïti.

Le regretté Professeur Désir avait insisté dans son cours que Marcelin voulait nous dire à travers son Roman Thémistocle Épaminondas Labasterre que la poésie à elle seule ne peut pas exprimer la réalité haïtienne et que le roman a son rôle à jouer dans le champ littéraire haïtien. Maitre Désir avait souligné combien Marcelin avait mis à nu ou avait dénoncé le machiavélisme des politiciens Haïtiens, les tares et l’hypocrisie de la société haïtienne dans son œuvre Thémistocle Épaminondas Labasterre. Il nous avait rappelé le rôle que le professeur français Hodelin avait joué auprès du jeune Thémistocle Epaminondas Labasterre, il avait appris à ce dernier à se méfier de la politique haïtienne ou des politiciens de son pays. Le professeur Hodelin continuait pour dire au jeune Thémistocle : « Si les politiciens Haïtiens et l’élite Haïtienne voulaient vraiment aider Haïti, ils devaient accepter d’aller dans les campagnes et dans les endroits les plus reculés du pays pour soutenir les paysans dans leur formation tout en les supportant dans leur quête d’une meilleure justice sociale où ils sont toujours victimes de préjugés : nèg gwo zòtey, nèg mòn ak nèg lavil ».

Les politiciens haïtiens doivent aider les paysans à trouver de l’eau pour arroser leurs jardins comme Manuel l’a fait dans Le Gouverneur La Rosée de Jacques Roumain, et de travailler aussi à une vraie décentralisation d’Haïti.

Professeur Désir encourageait toujours ses étudiants à lire les romanciers Haïtiens pour mieux connaitre l’histoire et la réalité d’Haïti qui était jadis un paradis, la perle des Antilles, mais qui, peu à peu, est défigurée par l’esclavage, la colonisation, la trahison, la division, la corruption et la démission de ses fils. Comment, ensemble, pouvons-nous aider notre mère Haïti, à renaître de ses cendres ? Comment pouvons-nous démontrer à la communauté internationale que les Haïtiens sont capables de s’assoir ensemble pour résoudre les problèmes de leur pays sans interférence étrangère ? Pourquoi est-il si difficile de prouver que les Haïtiens sont capables de prendre le destin d’Haïti en main, tout en montrant aux racistes et aux faux amis d’Haïti que les nègres de la terre de Dessalines sont capables de civilisation ?

Professeur Désir avait toujours encouragé ses étudiants (es) à ne pas se laisser emporter par le découragement à cause de leur situation économique car, tôt ou tard, des jours meilleurs finiront par arriver. Ils devaient donc être toujours optimistes car le hasard ne favorise que les esprits préparés. Il les exhortait ainsi toujours à prendre leurs études au sérieux car l’éducation ouvre de nombreuses portes.

Professeur Désir était connu comme un grand éducateur. Il n’avait jamais rêvé de s’enrichir à travers sa profession d’éducateur et comme directeur d’école. La moitié des étudiants de son école étaient toujours des boursiers ou avaient reçu des demi-bourses. Il était toujours prêt à aider financièrement ses étudiants (es) qui avaient de grande difficulté économique.

Après le départ du président Jean Claude Duvalier, professeur Désir fut promu directeur général de l’Éducation Nationale en février 1986. Il profita de sa position comme bon Haïtien et comme fils de la Croix-des-Bouquets pour changer le statut communautaire du Lycée Jacques 1er de la Croix-des-Bouquets en celui de Lycée National. Les anciens du Lycée Jacques 1er continuent à exprimer leur profonde reconnaissance à l’égard du professeur Désir pour son support au Lycée Jacques 1er. Les historiens et les écrivains de la Croix-des-Bouquets écriront son nom en lettre d’or dans l’histoire du Lycée Jacques 1er de la Croix-des-Bouquets et comme l’un des plus illustres cruciens qui aida sa ville natale.

Le grand paradoxe est que le lycée Jacques 1er devint un lycée national après 22 ans d’existence   et il arrivait en classe de 3ème secondaire jusqu’à la fin des années 1980. Combien de jeunes de la Croix-des-Bouquets et ses environs auraient pu terminer leurs études secondaires et même avoir un bon diplôme universitaire si le lycée Jacques 1er arrivait en classe de philosophie ?  L’exemple du professeur Désir mérite d’être suivi par les autres cruciens qui auront à servir leur pays tant en Haïti qu’à l’étranger, à travers leur profession ou dans des fonctions prestigieuses où ils pourront apporter leurs contributions à leur ville natale, la Croix-des-Bouquets. Pour l’aider à faire un pas en avant dans la bonne direction.

Rappelons que le professeur Désir fut aussi ministre de l’Éducation Nationale en Haïti. C’était un professeur chevronné qui avait beaucoup contribué à la formation des jeunes de son pays.  La vie sur terre est toujours un court pèlerinage et jonchée de misères, de souffrances, de grandes trahisons et d’incompréhensions. Maitre Désir a vécu des moments difficiles dans sa vie, mais il était toujours très courageux, un grand amant de la nature, un Haïtien d’une grande culture et je peux affirmer qu’il a réalisé ses rêves. Au soir de sa vie, professeur Désir était très fatigué, tiraillé par la maladie, il a rendu son dernier souffle le 20 décembre 2011 à l’âge de 75 ans. Son flambeau continue à rester allumée parmi nous, à travers son collège La Renaissance et la Fondation Joseph Désir créée par son fils Dr Marly Joseph Désir qui a pour mission d’aider les jeunes en situation de précarité à trouver des bourses d’études.

Que le Seigneur, dans sa grande miséricorde, accorde le repos éternel â l’âme de notre regretté professeur Joseph Désir ! Profondes gratitudes.

Frère Buteau, ancien élève du professeur Joseph Désir

Courriel: radiotelesolidarite@gmail.com

An nou soufle yon gwo kout lanbi pou Pwofesè Joseph Désir, (Djo Desir) yon gran Ayisyen nan epòk nou an.

7 mas 1935 – 20 desanm 2011

Defen eminan Pwofesè Joseph Desir, ansyen pwofesè Literati Ayisyèn ak Literati Fransèz, se youn nan gwo Ayisyen nan epòk nou an. Li pote yon gwo kontribisyon nan edikasyon peyi Dayiti kòm pwofesè Literati Fransèz, Literati Ayisyèn, kòm Direktè lekòl, pwofesè nan Lekòl Nòmal Siperyè e kòm Minis Edikasyon Nasyonal. Yo konnen li tou nan peyi Dayiti kòm youn nan gwo pwofesè bèl lèt ak literati ayisyèn.

Defen pwofesè Joseph Désir te fèt Kwadèboukè nan dat 7 mas 1935, li te toujou trè fyè de orijin ayisyèn li epi tou kòm pitit gason Kwadèboukè. Malgre ran sosyal li te chanje nan sosyete kas (caste) Ayiti a, li toujou rete egal ak li menm, li toujou trè  fyè de orijin li kòm pitit peyizan, Pitit Sòyèt ki sòti nan Laplèn Kwadèboukè. Mèt Desir te toujou sonje sitasyon trè popilè politisyen aktivis Marcus Mosiah Garvey Jr ki te moun Jamayik. (17 out 1887 – 10 jen 1940) : “Yon pèp ki pa konnen pase yo, orijin yo ak kilti yo tankou yon pye bwa san rasin. »’’ Li te kòmanse nan ansèyman nan ane 1960 e li te pase plis pase 50 ane ap fòme etidyan peyi Dayiti. Li te toujou konsidere pwofesyon edikatè li a kòm yon vokasyon. Li te yon etidyan trè briyan, trè intèlijan, li te fè tout klas segondè yo nan Lise Petion ki nan Pòtoprens aprè li te etidye dwa epi li te ale nan Lekòl Nòmal siperyè pou l reyalize youn nan gwo rèv li yo, pou l vin youn nan pi gwo pwofesè literati fransèz, literati ayisyèn 20yèm ak 21yèm syèk. Li te trè pasyone pou edikasyon, li te anseye nan anpil lekòl segondè Pòtoprens, Ti Seminè Kolèj Sen Masyal, lekòl kongreganis yo ( Lekòl Pè, Mè ak Frè) ak plizyè kolèj nan Pòtoprens ak nan Lekòl Nòmal Siperyè  kote li bay kou Literati Fransèz ak Literati Ayisyèn. Li te tou youn nan Direktè Fondatè Kolèj « Les Normaliens Réunis » ak Direktè Fondatè Kolèj « La Renaissance » ki deja gen 45 rekòt kafe. Li te kòmanse fè kou depi lendi rive vandredi depi 7tè:00  nan maten pou rive 9vè nan aswè. Li te fè kou tou menm samdi nan maten ak nan aprèmidi. Se te toujou yon gwo plezi pou li te rankontre chak samdi aprèmidi pandan ane a elèv klas reto « rhéto » ki nan lise yo, lekòl kongreganis yo ak lòt kolèj Pòtoprens nan lekòl li a Kolèj Renesans pou kou literati fransèz ak literati ayisyèn. Etidyan reto (Rhéto) oubyen kandida pou premye pati egzamen ofisyèl bakaloreya yo te sòti toupatou nan peyi a e menm nan komin Kwadèboukè pou yo te asiste samdi aprèmidi kou literati pwofesè Désir yo e pou yo te ka pi byen prepare tèt yo pou Egzamen bakaloreya premye pati a

Defen eminan Pwofesè Desir se te yon Ayisyen trè jenere, li trè konsène de  edikasyon etidyan li yo e li pat janm ezite pataje eksperyans lavi pèsonèl li ak lajan li ak etidyan li yo pou ede yo vin yon sitwayen onèt pou fanmi yo, pou peyi Dayiti ak pou lemonn antye. Ansyen etidyan ki swiv san madou fòmasyon pwofesè Désir te ba yo a te ka konsidere tèt yo kòm sitwayen mondyal e yo dwe yon gwo fyète pou Ayiti kèlkeswa kote yo ap viv sou planèt Tè a. Pwofesè Désir te toujou envite etidyan li yo pou yo pa janm dekouraje oswa abandone tout bagay paske li te toujou pran kòm egzanp powèm Dizòm Nwa (dix hommes noirs) powèt Etzer Vilaire ki yon evènman literè san parèy e ki reprezante nanm yon jenerasyon oswa ki te yon gwo souf pou pwezi a. Profesè Desir te di leson moral ke nou ka aprann ou nou ka tire nan powèm sa “lavi a tris men li bon tou. Dezespwa pa janm solisyon e dekourajman se sèlman demisyon.” Kou Mèt Désir yo se toujou yon dyalòg ant li menm ak elèv li yo se pou sa li toujou envite etidyan li yo pou ede l jwenn repons kesyon sa yo: Èske mizè, grangou ak gwo desepsyon nan lavi a se siy echèk? Èske nou ka aksepte sò nou epi kondane tèt nou san nou pa eseye tout bagay? Li te toujou anseye nan klas literati ayisyèn sou powèt melankolik oswa toumante pa dram nan lavi a tankou Corriolan Ardouin, Etzer Vilaire, elatrye: ”Doulè nanm, gwo soufrans ak kesyon ekzistansyalis pa fèt sèlman pou pòv yo” mwen pap janm bliye Kou Mèt Désir te ban nou sou Romansye ayisyen yo: Frédéric Marcelin, Fernand Hibbert, Justin Lhérisson ak Antoine Innoncent ki  konsidere kòm Papa woman ayisyen an. Li te pran swen pou anseye etidyan li yo ke pwezi ki sòti 1804 rive 1900 te jwe yon gwo wòl nan literati peyi nou Ayiti oswa nan domèn literè ayisyen an. Li te kontinye di etidyan li yo ke nou te oblije rete tann nan kòmansman 20yèm syèk la pou nou temwen nesans roman ayisyen an ak Romansye Frédéric Marcelin (1871-1917) ki te pibliye premye roman l, Themistocle-Épaminondas Labasterre (1901) ki te pwovoke yon gwo konfli an Ayiti. Defen Pwofesè Désir te ensiste nan kou li a ke Marcelin vle di nou atravè woman  li  a Themistocle Épaminondas Labasterre ke pwezi pou kont li pa kapab eksprime reyalite ayisyèn nan e ke woman tou  gen wòl pa  li pou li  jwe nan domèn literè ayisyen an. Mèt Désir te mansyone kijan Marcelin te di byen fò oswa denonse ak kolè makyavelis politisyen ayisyen yo, defo ak ipokrizi sosyete ayisyèn nan nan woman li a Themistocle Épaminondas Labasterre. Pwofesè Désir te raple nou wòl pwofesè fransè Hodelin te jwe nan lavi jèn Themistocle Epaminondas Labasterre ki te anseye Jèn sa  pou li mefye l de politik ayisyèn nan oswa polisyen peyi Dayiti yo. Pwofesè Hodelin kontinye pou li di Jèn Themistocle si politisyen ayisyen yo ak elit ayisyèn yo vle ede peyi Dayiti tout bon fòk yo ta dakò pou yo ale nan mòn, ale nan kanpay ak tout kote ki pi lwen yo an Ayiti pou ede peyizan yo nan fòmasyon yo e  ede yo kraze prejije ant Nèg Gwo Zòtey yo ou Nèg Mòn yo, Nèg Andeyò yo ak Nèg Lavil e ede yo tou jwenn manje lakay yo, Nou ka ajoute tou pou ede yo jwenn dlo pou wouze jaden tankou “Manuel nan Gouvènè Larouze Jacques Roumain” epi tou pou travay pou desantralizasyon an Ayiti. Defen Pwofesè Désir te toujou ankouraje etidyan li yo pou yo li woman Romansye ayisyen yo pou yo ka konprann pi byen istwa ak reyalite peyi nou an Ayiti ki te lontan yon paradi oswa  pèl Dèzantiy  pou pitit li yo men ki defigire, ki tounen yon vye granmoun san dan  akoz  esklavaj, kolonizasyon, trayizon, divizyon, kòripsyon  ak demisyon pitit li yo. Ki jan ansanm nou ka ede manman nou Ayiti leve tèt li pou l soti nan twou li ye jodi a. Ki jan nou ka montre kominote entènasyonal la ke Ayisyen ka chita ansanm pou rezoud pwoblèm peyi yo san entèferans etranje? Poukisa li difisil pou nou montre ke Ayisyen ak Ayisyèn kapab pran desten Ayiti an men pandan y ap pwouve rasis yo ak fo zanmi Ayiti yo ke Nèg an Ayiti yo kapab fè sivilizasyon tou tankou yo ?

Defen Pwofesè Désir te toujou ankouraje etidyan li yo pou yo pa dekouraje akoz sitiyasyon ekonomik yo paske bon moman yo dwe rive. Fò yo pa pè riske yo, epi etidye anpil. Li te toujou ankouraje yo pou yo pran etid yo oserye paske edikasyon ouvri tout pòt.

Yo te konnen Profesè Desir kòm yon gwo Edikatè ak yon bon Direktè lekòl. Li pa t janm reve pou l vin rich nan pwofesyon li kòm Edikatè ak kòm yon Direktè lekòl paske mwatye nan elèv yo nan lekòl li yo toujou genyen bous detid oswa yo te resevwa demi bous nan lekòl la Li te toujou pare pou ede finansyèman etidyan li yo ki te nan gwo difikilte ekonomik. Pafwa li te menm neglije tèt li ak fanmi li pou li ede moun.

Apre depa Prezidan Jean Claude Duvalier, li te monte kòm Direktè Jeneral Edikasyon Nasyonal nan mwa fevriye 1986. Li te pwofite pozisyon sa kòm yon bon Ayisyen ak yon pitit Kwadèboukè (Croix-des-Bouquets) pou chanje estati kominotè Lise Jak Premye Kwadèboukè pou li te vin yon lise nasyonal. Ansyen elèv Lise Jak Premye Kwadèboukè kontinye ap soufle yon gwo kout lanbi oswa voye yon gwo kout chapo pou Defen  Pwofesè Désir pou sipò li te pote nan Lise Jak Premye Kwadèboukè. Istoryen yo ak ekriven nan Kwadèboukè yo ap ekri non l ak lèt an lò nan Istwa Lise Jak Premye Kwadèboukè ak kòm yon Krisyen ilist ki ede vil natal li Kwadèboukè nan pozisyon li te okipe. Gran paradòks la, lise Kominotè Jak Premye nan Kwadèboukè vin tounen yon lise nasyonal aprè 22 lane e li te rive nan klas 3yèm segondè jiska fen ane 1980 yo. Konbyen jèn ki soti nan Kwadèboukè ak lòt Zòn alantou Kwadèboukè ki te ka fini etid segondè yo epi genyen yon bon diplòm inivèsite si Lise Jak Premye te rive nan klas filozofi ? Egzanp Profesè Désir merite pou lòt moun ki soti Kwadèboukè ta swiv li, lòt moun ki gen yon chans pou sèvi peyi yo an Ayiti oswa aletranje atravè pwofesyon yo oswa nan fonksyon prestijyez yap okipe, kote yo gen opònite pou yo pote yon kontribisyon ki ka ede vil natal yo oswa Komin Kwadèboukè resevwa bon jan pwogrè oswa avanse nan bon direksyon.

Defen Mèt Désir te minis Edikasyon Nasyonal peyi Dayiti tou. Yo te konnen l kòm yon pwofesè eksperimante ki te ede anpil nan fòmasyon jèn yo nan peyi li Ayiti nan zafè Edikasyon. Lavi sou tè a se toujou yon pelerinaj kout, kote gen anpil mizè, trayizon, soufrans, enkonpreyansyon, desepsyon ak imilyasyon. Eske nou dwe dekouraje? Mèt Désir te viv tout moman difisil sa yo, li te reziste, li te ale jisk nan bout lavi li san li pap gade deyè. Nan fen lavi l li te fatige anpil, li te malad, li ran  dènye souf li oswa li te mouri nan dat 20 desanm 2011 a laj 75 an. Flanbo defen Joseph Désir kontinye ap boule oswa ap klere nan mitan nou atravè kolèj Renesans ke li te fonde.  Pitit gason li, Doktè Mali Désir te fonde nan memwa gwo mapou sa fondasyon Joseph Désir ki gen misyon pou ede jèn ki nan sitiyasyon prekè jwenn bous etid.

Se pou Granmèt la, nan gran mizèrikòd li, bay repo etènèl  nanm defen pwofesè  Joseph Désir! Pwofon rekonesans.

Frè Buteau (frè Tob), ansyen etidyan Pwofesè Joseph Désir.

Email: radiotelesolidarite@gmail. Com

Tribute to Professor Joseph Desir (Djo Desir) a Great Haitian of our time.

March 7, 1935-December 20, 2011

The late eminent Professor Joseph Desir (Djo Desir), former professor of Haitian Literature and French Literature is one of the great Haitians of our time. He made a great contribution to the education of his country Haiti as a professor of French Literature, Haitian Literature, as a school director as a professor at the  Higher normal School and as Minister of National Education. He is known in our country as one of the great professors of belles lettres and Haitian literature.

The late Professor Joseph Desir was born in Croix-Des-Bouquets on March 7, 1935 and he was always very proud of his Haitian origins and also as a son of Croix-Des-Bouquets. Despite his rising social status in Haiti’s caste society, he always remained true to himself, always very proud of his origin as a peasant’s son (pitit peyizan oswa Pitit Soyèt). Professor Desir always remembered the famous quote of Jamaican activist politician Marcus Mosiah Garvey Jr. (August 17, 1887-June 10, 1940): ‘’ people who do not know their past, their origins and their culture are like a tree without roots.’’ He started teaching in the year 1960 and spent more than 50 years in the formation of students in his country Haiti. He always considered his profession as an educator as a vocation. He was a very bright student and he did his secondary studies at the Lycée Petion and after he studied law at the Faculty of Law of Port-au-Prince and he went to the Higher Normal School  in order to realize one of his dearest dreams that of becoming one of the greatest professors of belles lettres and Haitian Literature. He was very passionate about education, he traveled the Lycées of Port-au-Prince, the Petit Seminaire Collège St Martial, the congregational schools (Brothers, Mothers), the Higher Normal School  and several colleges in Port-au-Prince to teach courses in French Literature and Haitian Literature. He was also one of the founding directors of the Collège Les Normaliens Réunis and the founding director of the Collège La Renaissance which has already existed for 45 years. He began to teach classes from Monday to Friday from 7:00 in the morning until 9:00 in the evening. He gave classes even on Saturdays in the morning and in the afternoon. It was always a great pleasure for him to meet every Saturday afternoon of the academic year the students of the rhetoric class of the Lycées, Congregational schools and other Colleges of Port-au-Prince in his school Le Collège La Renaissance for classes in French Literature and Haitian Literature. The Rhetoric students or candidates for the official Baccalaureate exams of the first part came from all over the place and even from the commune of Croix-Des-Bouquets to attend the literature class of Professor Désir on Saturday afternoons in order to better prepare for the official Baccalaureate exams of the first part.

The Late Eminent Professor Desir was a very generous Haitian who cared a lot about the education of his students and who never hesitated to share his personal life experiences and his money with his students in order to help them become honest citizens for their family, for their country Haiti and for the world. Former students who follow the training received from Professor Desir to the letter are citizens of the world and must be a great pride for Haiti everywhere they are on the planet. Professor Desir always invited his students to never give up because he always took as an example the poem The 10 Black Men of the great poet Etzer Vilaire, this long poem of Vilaire is an unprecedented literary event and it represents the verbal record of the soul of a generation or the breath of great poetry. Professor Desir always tells us that the lesson or moral that we can learn from this poem is: “life is sad but it is also great. Despair is never the solution and discouragement is only a resignation. Despite the difficulties, we must continue to risk and go deep. Professor Desir’s class or course is always an exchange between him and his students, which explains why he always invited his students to help him find the answer to these questions: Are poverty, hunger and great suffering signs of failure? Can we accept fate and condemn ourselves without have tried or attempted everything? He always taught his students in his Haitian literature course on melancholic poets or tormented by the drama of life like Corriolan Ardouin, Etzer Vilaire etx: ”The pains of the soul and existentialist questions are not only the prerogative of the poor”

I will never forget Professor  Desir’s courses on Haitian novelists: Frédéric Marcelin, Fernand Hibbert, Justin Lherisson and Antoine Innoncent considered as Fathers of the Haitian Novel. He always took care to teach his students that poetry from 1804 to 1900 played a great role in the literature of our country or in the Haitian literary field. He  told also  his students that it was only  until the beginning of the 20th century that the Haitian Novel was born with Frédéric Marcelin (1871-1917) who published his first novel Thémistocle-Épaminondas Labasterre (1901) which sparked heated controversy in Haiti. The late Professor Desir insisted in his course that Marcelin wanted to tell us through his novel Themistocle Épaminondas Labasterre that poetry alone cannot express Haitian reality and that the novel has its role to play in the Haitian literary field. Professor Desir mentioned how Marcelin exposed or denounced the Machiavellianism of Haitian politicians, the flaws and hypocrisy of Haitian society in his work Themistocle Épaminondas Labasterre. He reminded us of the role that the French professor Hodelin played with the young Themistocles Epaminondas Labasterre where he taught the latter to be wary of Haitian politics or the politicians  of his country. Professor Hodelin continued to tell the young Themistocles If the Haitian politicians and the Haitian elite really wanted to help Haiti they had to agree to go to the countryside and the most remote places in Haiti to help the peasants in their training while supporting them in their quest for better social justice where the peasants are still victims of the prejudice Nèg Gwo Zòtey or Nèg Mòn ak Nèg Lavil and I will add Politicians must help the peasants find water to water their Garden as Manuel did in the Governor La Rosée of Jacques Roumain and also to work towards a true decentralization of Haiti. The late Professor Desir always encouraged his students to read Haitian novelists to better understand the history and reality of our country Haiti which was once a paradise or the pearl of the Antilles but which is disfigured by slavery, colonization, betrayal, division, corruption and the resignation of its sons. How together can we help our mother Haiti to rise again  from its ashes? How can we demonstrate to the international community that Haitians are capable of sitting together to solve the problems of their country without foreign interference? Why is it so difficult to demonstrate that Haitians are capable of taking the destiny of Haiti in hand while proving to racists and false friends of Haiti that the negroes of Haiti are capable of civilization? The late Professor Desir always encouraged his students not to get discouraged because of their economic situation because the good days must come they must always be optimistic because chance only favors the prepared minds. He always urged them to take their studies seriously because education opens all doors.

He was known as a great educator and a good school principal. He never dreamed of getting rich through his profession as an educator and as a school principal because half of the students in his school are still scholarship holders or have received half-scholarships. He was always ready to financially help his students who have great economic difficulties.

After the departure of Jean Claude Duvalier he was promoted to Director General of National Education in February 1986. He took advantage of his position as a good Haitian and as a son of Croix-des-Bouquets (pitit Kwadèboukè) to change the communitarian status of Lycée Jacques 1er de la Croix-Des-Bouquets to that of Lycée National. The alumni of Lycée Jacques 1er de la Croix Des-Bouquets continue to express their deep gratitude to Professor Désir for his support of Lycée Jacques 1er de la Croix-des-Bouquets. Historians and writers of Croix-Des-Bouquets will write his name in gold letters in the History of Lycée Jacques 1er de la Croix-Des-Bouquets and as one of the illustrious Crucians of Croix-des-Bouquets who helped his hometown. The great paradox is that this high school became a national high school after 22 years of existence and it reached the 3rd secondary class until the end of the 1980s. How many young people from Croix-des-Bouquets and its surroundings could have completed their secondary studies and even have a good university degree if Lycée Jacques 1er reached the philosophy class. The example of Professor Desir deserves to be followed by other Crucians who will have to serve their country both in Haiti or abroad through their profession or in prestigious functions or they will be able to make their contributions to their hometown La Croix-des-Bouquets to receive the kiss of progress or to take a step forward in the right direction.

The late Maitre Desir was also the Minister of National Education of his country. He was known as a seasoned teacher who helped a lot in the training of the young people of his country. Life on earth is always a short pilgrimage and strewn with misery, suffering, great betrayals and misunderstanding. Professor  Desir lived through difficult times in his life but he was always very courageous, a great lover of nature, a Haitian of great culture and I can say that he realized his dreams. At the end of his life Professor Desir was very tired, torn by illness he took his last breath on December 20, 2011 at the age of 75. The torch of the late Joseph Desir continues to stay lit among us through his college Renaissance and the Joseph Desir foundation created by his son Dr. Marly Joseph Desir, whose mission is to help young people in precarious situations to find scholarships

May the Lord, in his great mercy, grant eternal rest to the soul of our late professor Joseph Désir! Deep gratitude.

Brother Buteau (Brother Tob)

of Professor Joseph Desir

Email: radiotelesolidarite@gmail.com

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